Lucrèce Barszez est enseignante au cycle 2 (classe 3e maternelle) de l'école Notre-dame de Messines, à Mons
Le brevet des compétences
Depuis quelques années, je me suis vue “contrainte” de réaliser un “bulletin” en fin d'année pour situer les enfants avant leur entrée en première primaire. Les parents avaient la possibilité de le consulter mais il était principalement, destiné à l’enseignant de l’année suivante.
Avec le recul, je trouvais que cette pratique était inadaptée car les enfants de cet âge sont en plein développement intellectuel et une évaluation sommative donne souvent des informations partielles ou erronées, risquant ainsi de fausser la perception de leurs possibilités et de leurs compétences. A cet âge, ils ont le temps d'apprendre et ce, d'autant que la première évaluation certificative de leurs apprentissages n'a lieu qu'à l’âge de huit ans, c’est-à-dire deux ans plus tard, à la fin du cycle 2.
J'étais donc d'avis de leur laisser le temps d'apprendre sereinement à l'image de cette citation de Sylvie Fréchette :
Avec le recul, je trouvais que cette pratique était inadaptée car les enfants de cet âge sont en plein développement intellectuel et une évaluation sommative donne souvent des informations partielles ou erronées, risquant ainsi de fausser la perception de leurs possibilités et de leurs compétences. A cet âge, ils ont le temps d'apprendre et ce, d'autant que la première évaluation certificative de leurs apprentissages n'a lieu qu'à l’âge de huit ans, c’est-à-dire deux ans plus tard, à la fin du cycle 2.
J'étais donc d'avis de leur laisser le temps d'apprendre sereinement à l'image de cette citation de Sylvie Fréchette :
« Si on veut faire pousser un bambou, on plante la semence, on l'arrose, on la fertilise.
La première année rien ne se produit.
La deuxième année, on l'arrose et la fertilise et, de nouveau rien ne se produit.
On répète les mêmes opérations la troisième et la quatrième année, et il ne se produit toujours rien.
Au cours de la cinquième année, en moins de six semaines le bambou pousse de quatre-vingt-dix pieds.
Le bambou a-t-il poussé de quatre-vingt-dix pieds en six semaines ou en cinq ans ?
Il faut répondre : cinq ans ; parce que la semence serait morte, si n'importe quand pendant ces cinq ans, on avait cessé de l'arroser et de la fertiliser. »
La première année rien ne se produit.
La deuxième année, on l'arrose et la fertilise et, de nouveau rien ne se produit.
On répète les mêmes opérations la troisième et la quatrième année, et il ne se produit toujours rien.
Au cours de la cinquième année, en moins de six semaines le bambou pousse de quatre-vingt-dix pieds.
Le bambou a-t-il poussé de quatre-vingt-dix pieds en six semaines ou en cinq ans ?
Il faut répondre : cinq ans ; parce que la semence serait morte, si n'importe quand pendant ces cinq ans, on avait cessé de l'arroser et de la fertiliser. »
Donner du temps à chacun pour apprendre, c'est aussi lui laisser la possibilité de grandir sans entrer dans cette spirale de cotation, synonyme de comparaison avec les autres. Voilà pourquoi je cherchais une autre voie pour évaluer les progrès de mes élèves. Plus précisément, j'avais en projet de créer un outil qui rendrait chaque enfant acteur de son évaluation, à travers un brevet concret et gérable dans le temps.