Avez-vous des souvenirs personnels sur la manière dont vous êtes devenu(e) élève ? Ont-ils orienté votre réflexion sur la place de l'enfant à l'école aujourd'hui ?
Christine Caffieaux
Marie-Thérèse Zerbato-Poudou
J’en suis alors naturellement venu à me tourner d’abord vers les métiers de l’éducation, puis vers ceux de l’enseignement qui, en somme, sont ceux qui disposent des durées les plus longues et des moyens les plus conséquents pour accompagner des enfants ou des jeunes vers une actualisation d’eux-mêmes. C’est logiquement, grâce à des études en science de l’éducation et plusieurs rencontres, que je me suis tourné vers les pédagogies coopératives et essayé de les construire dans le sens d’une socialisation dans un rapport formel aux savoirs : apprendre se fait d’autant mieux à plusieurs, lorsque les forces des uns deviennent des ressources potentielles pour les autres. La conséquence immédiate est que travailler ainsi participe à une formation solide et durable de la personne.
Sylvain Connac
Danielle Mouraux
Etiennette Vellas
J’ai un parcours plutôt atypique pour un professeur ! Renvoyé d’un lycée privé après un redoublement, j’ai remonté la pente grâce au tire-fesse de la formation professionnelle : CAP de dactylo, BEP administratif, baccalauréat de bureautique. C’est cette orientation professionnelle, concrète, qui m’a permis soudain de comprendre ce que l’on me demandait de faire. La suite, l’université, la formation de professeur et le concours de recrutement, se sera faite sur la base de cette dynamique comme si le changement de statut – passer de la dernière à la première place – m’avait autorisé à réussir.
Mais avoir connu l’échec me permet effectivement d’échapper à la caricature de l’ancien bon élève devenu professeur. Ça ne m’apporte pas toutes les réponses mais m’aide sans doute à me poser les bonnes questions notamment chercher pour chaque notion quel sens cela peut bien avoir pour un enfant de neuf ou dix ans.
Sylvain Grandserre
Non, c’est surtout mon expérience de psychologue en centre PMS qui me permet cette réflexion puisque je ne rencontre que des enfants qui sont en difficulté voire en souffrance dans leur métier d’élève.
Marianne Leterme
Daniel Gostain