Mickaël Gosset est conseiller pédagogique au CECP pour l’enseignement spécialisé
Le planning de la journée,
un outil au service de la structuration du temps scolaire
un outil au service de la structuration du temps scolaire
Depuis quelques années, j’ai testé de nombreux « calendriers » ou des « menus du jour » dans mes différentes classes, lors des rituels matinaux. Je retrouvais généralement dans ces plannings des journées d’école morcelées en périodes de 50 minutes et intitulées en « matières » ou en domaines d’activité (lecture, religion/morale, géométrie, grandeurs, éducation artistique). Après de nombreux tests, les constats étaient généralement les mêmes :
Dès lors, je me suis questionné sur l’utilité de ces « calendriers journaliers » et sur la manière idéale de les mettre en place dans nos classes, en tenant compte des besoins et des rythmes de nos élèves. Au niveau de l’enseignement spécialisé, j’ai souvent constaté que le manque de structuration du temps pouvait freiner les apprentissages. De nombreux élèves ne parviennent pas à se mettre en condition pour entrer dans les apprentissages tant que les temps scolaires ne sont pas annoncés et planifiés. J’ai ainsi passé beaucoup de temps à répondre aux questions du type :
J’ai donc tenté de créer un outil qui permettrait aux élèves d’organiser le temps scolaire sans pour cela le fragmenter en « matières ». Un outil qui aiderait les enfants à savoir de quoi sa journée sera faite et ainsi éviter le stress lié à l’inconnu. 1
- Le découpage en périodes de 50 minutes n’est presque jamais pertinent. Il permet d’organiser le temps de travail des enseignants mais en aucun cas celui des enfants. L’article 15 du décret mission nous impose de travailler en fonction du rythme et des potentialités de chaque enfant, aussi bien dans l’enseignement ordinaire que spécialisé. Il est difficile, voire impossible, de respecter ce timing drastique si on envisage un enseignement adapté en fonction des besoins spécifiques des élèves.
- Le découpage en « matières » ou en « domaines » laisse à penser qu’on devrait passer d’une branche à l’autre, en créant parfois des contextes totalement artificiels.
Comme le dit Philippe Perrenoud, «Qui pourrait s’intéresser profondément à son travail lorsqu’il est à ce point fragmenté, décousu, chaotique, au gré des changements d’activités et de disciplines, de la scansion des cloches et autres sonneries, de la valse des professeurs et des humeurs, des urgences et des temps morts ? » - Le découpage se fait prioritairement en fonction des besoins des enseignants au détriment des besoins des enfants (les heures de fourche, son aisance à enseigner dans un domaine particulier, l’objet d’une visite de l’inspection…)
Dès lors, je me suis questionné sur l’utilité de ces « calendriers journaliers » et sur la manière idéale de les mettre en place dans nos classes, en tenant compte des besoins et des rythmes de nos élèves. Au niveau de l’enseignement spécialisé, j’ai souvent constaté que le manque de structuration du temps pouvait freiner les apprentissages. De nombreux élèves ne parviennent pas à se mettre en condition pour entrer dans les apprentissages tant que les temps scolaires ne sont pas annoncés et planifiés. J’ai ainsi passé beaucoup de temps à répondre aux questions du type :
- « C’est quand l’heure des mamans ? »
- « Gym, c’est avant ou après la collation ? »
- « Est-ce que Madame Gertrude vient bientôt me chercher pour la logopédie ? »
- « Et qu’est-ce qu’on fait après ? »
- …
J’ai donc tenté de créer un outil qui permettrait aux élèves d’organiser le temps scolaire sans pour cela le fragmenter en « matières ». Un outil qui aiderait les enfants à savoir de quoi sa journée sera faite et ainsi éviter le stress lié à l’inconnu. 1
1 : On trouvera d’autres exemples d’outils du type « menu du jour » ici .